depuis les racines, ce que fit maurice entre l'instant du chêne et celui de son retour.

contre l'écorce, face à l'onde, à l'ombre du pont, maurice sert les poings. le cuir et le métal grincent. il sert le dents. il ne peut être avec les autres. il ne se supporte pas quand il l'ouvre. les autres le regardent avec des yeux qu'il comprend anxieux, moqueurs.

il ne supporte pas le silence. la solitude. l'isolement le rend agressif. violent. les autres le rendent inquiet. suspicieux. les interactions le rendent impulsif, irréfléchi.

il se lève brusquement. au loin, sur sa gauche, dans la nuit. un cris.

à toute allure, il franchit les hautes herbes et un petit champs. il enjambe un vielle clôture avant de se retrouver face à une petite chaumière de campagne. une maison de fermier. pas de lumière par la fenêtre sur la gauche de la porte entrouverte. deux voix hurlent. une au loin dans la grange à moitié détruite par les anées, l'autre de la maison.

maurice passe dans la maison et y découvre l'horreur. six yeux jaunâtres le fixe. sur le table fracassée, un trio de chétives créatures... non des hommes. décharnés, cadavériques. les chairs à vif et se battant pour les parties les plus savoureuses de la femme qu'ils déchiquettes, dont ils arrachent les lambeaux de chair avec leur dents, avec leurs ongles. elle n'est pas encore morte et hurle.

elle ne vivra plus très longtemps. maurice fonce dans le tas. profite de l'appétit qui retient les créatures à leur pitance. glaive d'armes à la main il s'élance. la frappe lattérale que leblancval lance dans le noir ne trouve ni chair n'y os. le trio cadavérique dégage de sur la femme.

maurice croise leurs yeux un instant. ils bondissent ensemble. un premier se glisse dans le rayon du glaive. à son arrivée au contact, il reçoit le poing dextre bardé de fer clouté de maurice. l'impact est explosif. pourtant la créature ne bronche pas. le cadavre ambulant tente de planté ses crocs dans l'épaule du noctambule guerrier, mais ne trouve que la maille de sa cotte.

les deux autres bondissent. maurice les tiens à distance avec son glaive quand ils arrivent sur sa gauche. ils foncent quand même. l'un le plaque de son épaule au niveau de la taille et tente de le projetter au sol. Leblancval tient bon. il est plus fort que la créature. l'autre plante ses griffes dans son cou et déchire la peau de son trapèze.

maurice frappe du genou la bête à ses côtes et la dégage. d'un geste mille fois répété il s'empare de son écus. son glaive cogne le sol. les bêtes s'acharnent. ils frappent, maurice repousse. dégainant sa hache d'armes, maurice tranche net la cuisse d'un premier. un poing décharné trouve ses côtes. il voit trouble. l'un frappe violemment. il tambourine sur l'écus. maurice plante avec force sa hache dans le crâne de l'assaillant. dès l'instant ou la lame ressort du crâne de la créature, l'éclat au fond de ses yeux s'éteint. la bête s'effondre. le dernier s'acharne.

cette fois maurice crache du sang quand sont fracassés les os de son flanc droit. il se retourne. fixe la bête. elle hurle comme des ongles sur une ardoise. maurice frappe. celui à la cuisse tranchée lui saisit le pied. maurice l'achève en lui fendant la gorge d'un coup de hache.

le dernier debout est aveuglé, enragé. maurice lui rend. il hurle plus fort que la bête quand dans un geste soudain, il laisse tombé son écus pour sortir sa lame sénestre. alors il martèle. dans un élan frénétique il lance plus de fer dans les chairs de la créature qu'il n'en faut pour abattre un arbre. ses os craquent sous les coups, ses muscles expulses un noirâtre et nauséabond liquide. un genre de goudron pestilentiel qui imbibe désormais la maison. maurice le taille en pièce.

il entend encore hurler depuis la grange. il fonce. boitant à cause de la douleur, ses premiers pas sont pénibles. il court tout de même.

dans la grange, une jeune femme est blottie près de la porte. une créature semblable aux trois autres gît sur le sol. quatre autres sont en train de mettre en pièce ce que maurice n'arrive pas à identifier. un homme? il agrippe la jeune femme et la tire au dehors. l'une des carcasses les as vus.

Maurice a ses épées en main. la jeune femme terrorisée derrière lui est en larmes. elle tremble et tire sur les vêtements de maurice. elle hurle. Leblancval s'inquiète de la bête qui fonce vers eux. il fait un pas vers la créature décharnée, brise son élan. les griffes de la bête passent par dessus les épaules du combattant. leurs têtes se heurtent. le heaume de maurice prend le choc.

de sa droite, maurice tranche du trapèze de la bête jusqu'à son poumon. de sa gauche il transperce la panse de son assaillant. quand ses lames ressortent, le goudron noir gicle, l'éclat jaunâtre dans ses orbites disparaît.

la jeune femme panique. maurice l'entraine dans la maison. il la plaque contre le mur le temps de ramasser ses armes. voyant l'état de la pièce, le sang, la table et celle qui gît sur les débrit, elle s'écroule.

"respirez. on s'en va."
"mes parents..."
"sont morts. il en reste d'autres à part ceux dans la grange?"

elle pleure et respire très fort, trop vite. maurice la prend fermement par les épaules.
"y'en a d'autre?"
il fixe la femme dans le noir. elle ne répond pas. maurice dégage son écus de sous la dépouille de son dernier assaillant et prend la main de la femme. il ne peut pas aller vers la ville. ils vont suivre. maurice dégage, entraînant la femme vers le sud.

il trouve vite une planque pour que puisse se terrer la femme. un tronc déraciné dans le champs derrière la maison, moins de cinq cent mètres passé la grange.

"ne bougez plus. je r'viens. restez là."

ils ont suivit. maurice en voit trois. la nuit est assez claire. il plante son glaive dans la terre et sort son arc. il décoche deux flèche. l'une touche. elle entame à peine le rythme de la marche sordide des trois bêtes. elle ne le dérange pas. maurice se campe. déracine son glaive d'armes et fonce.

dans sa charge, il gagne le momentum sur les trois monstruosités. il fonce à toute allure et alors qu'il arrive à portée de frappe, il fracasse la cage thoracique au complet de celui le plus sur la gauche de la sinistre formation. il est projeté au sol avec un telle puissance que quand son crâne cogne la terre, il emet le son d'une noix qu'on craque. les deux autres foncent sur maurice. le premier tente de passer son poing à travers le crâne de Leblancval, mais ne réussit qu'à faire grincer le fer de son heaume sous l'impact. le choc secoue le combattant, l'étourdi. le second fonce. trop prêt. maurice va chercher sa lame dextre de sa main gauche alors que la bête rugit et allonge les bras, crée l'ouverture. les bras manquent leur cible le lame de leblancval aussi.

il est rodé, il lâche le glaive. il sont plus que lui. il est blessé. il fait un pas sur sa gauche. se retrouve à un contre un contre celui qui l'a atteint au heaume. il s'empare de sa hache en un éclair. il lance une frappe de son épée, ne fend que l'air. il envoi sa hache, fracasse purement le crâne de la bête. le dernier arrive.

son poing est dévié par le manche de la hache de maurice. le combattant hurle. la bête répond. maurice frappe. de longs coups. lent. la bête les esquivent et répond, maurice recule, esquive rétorque. de sa gauche, il teste la solidité de sa hache en écrasant puissamment sa cognée contre le sol alors qu'esquive la bête. moins fort maurice... plus précit. il laisse la hache dans le sol. dégaine sa seconde lame. de sa droite il rate, de sa gauche il traverse l'épaule de la bête droite de la bête. elle répond. elle n'a pas mal. elle frappe de la droite malgré la lame. trop faible, trop lent. maurice esquive vers le bas en retirant sa sénestre des chairs de la bête. en remontant, il lève ses deux lames, à travers le crâne de la monstruosité. l'estoc perce les os, l'éclat jaunâtre disparaît de ses orbites.

maurice laisse tomber au sol la créature. il dégage ses lames, retrouve sa hache, son glaive, son arc et la femme dans le tronc creux. il s'écroule à ses côtés. il la serre contre lui. il a plus que mal. elle a eu plus que peur.il s'endort dans les pleurs et les tremblements nerveux de la jeune fille.

la nuit est longue. pénible. douloureuse. il respire péniblement suite aux coups portés par les bêtes. il a tenu bon plus qu'il a triomphé. cette nuit, il survit. souvent il se retourne dans un spasme d'agonie pour cracher du sang. chaque souffle est une brulûre. il perd le sens de ce qu'il l'entoure, s'endort au bout de sa douleur se réveille constamment.

un moment, il croise le regard inquiet de celle qui est à ses côtés. elle est anxieuse.
"j'vais survivre. tu peux dormir."
"vous perdez plein d'sang..."
"hein?"

à travers le mal de ses côtes et de ses souffles il en oubliait son épaule charcutée.
"ça va...c'est rien... dors..."
"non ça va pas... vous aller mourir..."
"pas d'ça. demain ça ira mieux."

maurice s'endort à nouveau. plus exténué que fatigué. quand il ouvre les yeux c'est au son de ses os qui se replacent, de ses plaies qui se referment, d'un psaume à Leoric. quand s'ouvrent ses yeux, un jeune homme le veille, ses paumes sont blanche d'une divine lueur. la jeune femme lui tien la main.

le jeune homme porte un plastron de fer blanc et une magnifique épée longue.
"vous pouvez marcher?"
maurice respire normalement. il n'a presque plus mal. son épaule est saine, ses côtes ne le font plus agoniser, il se relève.
"ouais, c'est devrais le faire. grand merci... z'êtes qui?"
"je suis theorehm, fils de thorm, lame pâle de leoric, protecteur de cette lande au service de mon maître Romuald Daër, lame d'argent de leoric."
"hein?"
la jeune femme sourit à maurice:
"c'est un homme de foi qui vit dans un petit temple de Leoric pas trop loin. je suis allé le chercher."
"vous étiez mal en point l'ami. par chance vous êtes fait du même rock que celui des montagnes sinon vos côtes auraient perforés vos poumons. vous vous en sortez vivant, et cela tient déjà de l'intervention divine. Leoric a reconnu votre courage et de fait, m'a donné la force de guérir vos blessures. merci d'avoir sauver Irma... sa famille aura droit a une sépulture en terre consacrée."

maurice sort des limbes un centimètre à la fois.
"merci pour eux..."